DSM-5-TR

La référence indispensable pour tous les acteurs de la santé mentale

Le DSM-5-TR  - Quoi de neuf ?

L’Association Américaine de Psychiatrie (APA) a commencé à travailler sur le DSM-5-TR en 2019. Il s’agit d’une révision en profondeur du texte du DSM‑5 reposant sur le travail de plus de 200 experts qui ont passé en revue la littérature scientifique parue durant la dernière décennie. Le texte a été révisé pour presque tous les troubles. Des modifications significatives ont été apportées aux sections concernant les caractéristiques associées, la prévalence, le développement et l'évolution, les facteurs de risque et de pronostic, la culture, les marqueurs diagnostiques et le diagnostic différentiel. Les changements étaient justifiés par de nouvelles données ou par le besoin d’une plus grande clarté. Au-delà du texte explicatif, des clarifications ont aussi été apportées à certains critères diagnostiques, notamment dans des cas où la formulation était ambiguë.

Plusieurs domaines cliniques, souvent négligés jusqu’ici, ont été développés. Une affection nouvelle, le trouble du deuil prolongé, a été introduite dans le corpus principal de la classification, au sein du chapitre des troubles liés à des traumatismes et à des facteurs de stress. Des années de recherche et d’expérience clinique indiquent que certaines personnes éprouvent une incapacité persistante à surmonter le chagrin causé par la perte d’un être cher. Le diagnostic de trouble du deuil prolongé n'a pas pour but de pathologiser le deuil. Les personnes qui répondent aux critères du trouble du deuil prolongé vivent quelque chose de radicalement différent du deuil normalement ressenti par toute personne qui perd un être cher. Le risque de suicide est maintenant décrit pour chaque trouble mental, et des codes sont maintenant disponibles pour les noter les comportements suicidaires et les automutilations non suicidaires indépendamment du diagnostic d’un trouble mental.

Les informations liées au sexe et au genre se retrouvent à différents niveaux. S’il existe des symptômes spécifiques au sexe, ils ont été ajoutés aux critères diagnostiques. Les estimations de prévalence fondées sur le sexe et le genre sont incluses dans la section « Prévalence » du texte pour chaque trouble. Enfin, d’autres questions pertinentes pour le diagnostic figurent dans les sections « Questions diagnostiques liées au sexe et au genre » pour les troubles concernés, qui sont une innovation propre au DSM‑5‑TR. La terminologie utilisée pour décrire la dysphorie de genre a été mise à jour sur la base d'une terminologie actualisée tenant compte des spécificités culturelles.

Au cours du processus de révision du DSM-5-TR, des mesures ont été prises pour tenir compte de l'impact de la culture, du racisme et de la discrimination sur le diagnostic psychiatrique. Dans le DSM‑5‑TR, les facteurs culturels influençant la symptomatologie et la réponse au traitement ont été regroupés dans le chapitre « Culture et diagnostic psychiatrique » au sein de la section III. Ce chapitre développe encore plus les trois concepts introduits dans le DSM‑5 :
1) les idiomes culturels de détresse, qui désignent les comportements ou termes linguistiques indiquant la souffrance dans divers milieux culturels ;
2) les modèles explicatifs, qui fournissent des causes culturellement cohérentes pour les symptômes ou les maladies ;
3) les syndromes culturels, caractérisés par des ensembles de symptômes distinctifs co‑occurrents, observés dans des communautés spécifiques.

La CIM (classification internationale des maladies de l’OMS) et le DSM ont de plus en plus convergé avec leurs éditions successives depuis la CIM-8 et le DSM-II. La correspondance entre ces deux systèmes diagnostiques n’a jamais aussi étroite qu’entre la CIM-11 et le DSM‑5‑TR. De nombreux membres des groupes de travail de la CIM-11 avaient participé à l'élaboration des critères diagnostiques du DSM-5, et les groupes de travail de la CIM-11 avaient reçu pour instruction d'examiner les ensembles de critères du DSM-5 et de s'efforcer de rendre les lignes directrices diagnostiques de la CIM-11 aussi semblables que possible à celles du DSM-5. Toutefois, la CIM‑11 a une vocation essentiellement administrative, et le texte du DSM‑5 est beaucoup plus détaillé pour une utilisation en clinique et en recherche.

Dr. Marc-Antoine CROCQ

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L’Association Américaine de Psychiatrie (APA) a commencé à travailler sur le DSM-5-TR en 2019. Il s’agit d’une révision en profondeur du texte du DSM‑5 reposant sur le travail de plus de 200 experts qui ont passé en revue la littérature scientifique parue durant la dernière décennie. Le texte a été révisé pour presque tous les troubles. Des modifications significatives ont été apportées aux sections concernant les caractéristiques associées, la prévalence, le développement et l'évolution, les facteurs de risque et de pronostic, la culture, les marqueurs diagnostiques et le diagnostic différentiel. Les changements étaient justifiés par de nouvelles données ou par le besoin d’une plus grande clarté. Au-delà du texte explicatif, des clarifications ont aussi été apportées à certains critères diagnostiques, notamment dans des cas où la formulation était ambiguë.

Plusieurs domaines cliniques, souvent négligés jusqu’ici, ont été développés. Une affection nouvelle, le trouble du deuil prolongé, a été introduite dans le corpus principal de la classification, au sein du chapitre des troubles liés à des traumatismes et à des facteurs de stress. Des années de recherche et d’expérience clinique indiquent que certaines personnes éprouvent une incapacité persistante à surmonter le chagrin causé par la perte d’un être cher. Le diagnostic de trouble du deuil prolongé n'a pas pour but de pathologiser le deuil. Les personnes qui répondent aux critères du trouble du deuil prolongé vivent quelque chose de radicalement différent du deuil normalement ressenti par toute personne qui perd un être cher. Le risque de suicide est maintenant décrit pour chaque trouble mental, et des codes sont maintenant disponibles pour les noter les comportements suicidaires et les automutilations non suicidaires indépendamment du diagnostic d’un trouble mental.

Les informations liées au sexe et au genre se retrouvent à différents niveaux. S’il existe des symptômes spécifiques au sexe, ils ont été ajoutés aux critères diagnostiques. Les estimations de prévalence fondées sur le sexe et le genre sont incluses dans la section « Prévalence » du texte pour chaque trouble. Enfin, d’autres questions pertinentes pour le diagnostic figurent dans les sections « Questions diagnostiques liées au sexe et au genre » pour les troubles concernés, qui sont une innovation propre au DSM‑5‑TR. La terminologie utilisée pour décrire la dysphorie de genre a été mise à jour sur la base d'une terminologie actualisée tenant compte des spécificités culturelles.

Au cours du processus de révision du DSM-5-TR, des mesures ont été prises pour tenir compte de l'impact de la culture, du racisme et de la discrimination sur le diagnostic psychiatrique. Dans le DSM‑5‑TR, les facteurs culturels influençant la symptomatologie et la réponse au traitement ont été regroupés dans le chapitre « Culture et diagnostic psychiatrique » au sein de la section III. Ce chapitre développe encore plus les trois concepts introduits dans le DSM‑5 :
1) les idiomes culturels de détresse, qui désignent les comportements ou termes linguistiques indiquant la souffrance dans divers milieux culturels ;
2) les modèles explicatifs, qui fournissent des causes culturellement cohérentes pour les symptômes ou les maladies ;
3) les syndromes culturels, caractérisés par des ensembles de symptômes distinctifs co‑occurrents, observés dans des communautés spécifiques.

La CIM (classification internationale des maladies de l’OMS) et le DSM ont de plus en plus convergé avec leurs éditions successives depuis la CIM-8 et le DSM-II. La correspondance entre ces deux systèmes diagnostiques n’a jamais aussi étroite qu’entre la CIM-11 et le DSM‑5‑TR. De nombreux membres des groupes de travail de la CIM-11 avaient participé à l'élaboration des critères diagnostiques du DSM-5, et les groupes de travail de la CIM-11 avaient reçu pour instruction d'examiner les ensembles de critères du DSM-5 et de s'efforcer de rendre les lignes directrices diagnostiques de la CIM-11 aussi semblables que possible à celles du DSM-5. Toutefois, la CIM‑11 a une vocation essentiellement administrative, et le texte du DSM‑5 est beaucoup plus détaillé pour une utilisation en clinique et en recherche.

Dr. Marc-Antoine CROCQ 

DSM-5-TR : la référence indispensable pour tous les acteurs de la santé mentale, avec une attention particulière sur :

• La révision complète des critères diagnostiques et du texte descriptif en fonction de l’évolution des connaissances

• Le nouveau critère de trouble de deuil prolongé

• L’impact du racisme et de la discrimination sur les troubles mentaux

• Le repérage des comportements suicidaires et d’automutilation

• La prise en compte de la culture et du genre dans les diagnostics